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Une française au pays des sables
Une française au pays des sables
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2 janvier 2006

Baptêmes et surmenage

Je reviens un peu en arrière pour raconter mon surmenage qui a précédé ce voyage sur Arlit.

Tout a commencé avec la naissance dans la nuit du 24 au 25 novembre de la deuxième fille d’Aghali-Joker. Un Noël avec un mois d’avance… Nous étions tranquillement installé chez Effes en train de discuter avec Ado, un conteur de Niamey venu à Iférouane pour former la troupe théâtrale locale et préparer une pièce de sensibilisation de la population à la mise en place de la décentralisation, quand on est venu le chercher pour le prévenir que sa femme était à la maternité. Il attendait l’heureux évènement depuis la fin du ramadan et commençait à s’inquiéter, impatient. Maintenant, l’enfant est là et vont commencer pour lui les soucis de la préparation du baptême dans une semaine.

Deux cousines attendaient également des enfants : il s’agissait de Tchida, la femme de Effes, et de sa sœur Lagalaga, la femme de Boula, un enseignant d’Arlit (pour vous resituer dans la généalogie de la famille, toutes deux sont les filles de Tchanka). Cette dernière était venue finir sa grossesse chez ses parents à Iférouane. Boula a eu un fils et Effes une troisième fille durant la semaine qui suivit. Tous les trois jours, une naissance ! Pour l’accouchement de Lagalaga, toutes les femmes se sont déplacées au dispensaire. Nous avons eu l’information dans la soirée, et avons constitué un convoi après manger afin d’amener de quoi manger et se réchauffer à la future maman et aux femmes qui la veillaient. Une couverture que m’avait placée Alouan sur la tête, nous marchions avec Tinna et d’autres cousines, traversant le village pour atteindre le dispensaire situé en bordure du quartier nord. Passé le marché, nous avons croisé Aghali-Joker dans une voiture pick-up du projet LUCOP fraîchement débarquée de Niamey. Le conducteur stoppa et Aghali nous chargea à l’arrière. Nous allâmes prendre d’autres femmes puis ils nous conduirent à destination. Nous installâmes des nattes devant l’entrée du bâtiment de la maternité et nous mîmes en attente. Il faisait frais et tout était silencieux. Un problème électrique nous plongeait dans l’obscurité, le hall d’entrée n’étant pas éclairé. Le petit ne se fit pas trop désirer et il naquit en même tant que montait la constellation d’Amanagh dans le ciel iférouanais, sortant de derrière les monts Tamgak. Toutes se pressèrent pour le voir, l’éclairant à la torche électrique alors qu’il se remettait de son arrivée dans ce monde, emmitouflé dans du wax dans les bras de la tante Toumat qui se tenait dans l’entrée, assise sur un banc. Chacune y allait de son commentaire, cherchant les ressemblances avec la famille. Lagala nous rejoignit peu après et fut installée sur un matelas dans l’entrée. Elle allait rester quelques temps à la maternité en observation avant de rentrer chez elle. Nous ne nous attardâmes pas, et le convoi se reforma pour le retour au quartier forgeron. Je le laissa au niveau du marché pour dévier vers le centre de la culture touarègue de Sidi Moumounta, où se déroulait une guitare pour l’attachement de deux iférouanais. J’y retrouva du monde, et finis la soirée chez Aghali-Joker autour d’un solani (du yaourt à boire) et d’un paquet de dattes à causer jusqu’à tôt dans le matin.

Bref, la semaine suivante s’annonçait en marathon des baptêmes : le 1er décembre, le 3 et le 7 étaient retenus, ainsi que leur veille pour participer aux préparations. Et il fallait ajouter la remise de mon étude à mon maître de stage qui me l’avait demandée pour le 7 décembre… Je passais mon temps à courir entre le bureau de LUCOP, le marché et le quartier sud. On ne peut pas dire que je manquais d’activités !

Nous avons ainsi baptisé Fatimata, Abdoulahe et Assalama. Pour le baptême de cette dernière, j’eus une forte baisse de forme et je dus aller me coucher à peine le mouton égorgé. Tezifnin qu’ils appellent ça… J’ai passé quelques jours à plat, à essayer toutes sortes de médicaments traditionnel et industriels. Heureusement que François est passé par là avec la mission des enfants de l’Aïr, car il m’a rassuré sur mon état de santé. Pour lui, c’était essentiellement de la fatigue, rien à voir avec les amibes d’août dernier. C’est vrai que tout va mieux quand on se repose et qu’on dort !

Ainsi, sitôt sur pied, nous sommes partis dans le premier voyage prévu du dix roues en direction d’Arlit. Après coup, je pense d’ailleurs que j’aurais mieux fait de mieux me reposer…

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