Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Une française au pays des sables
Une française au pays des sables
Archives
22 juin 2005

Préparation

Se préparer à aller en Afrique, c'est un vrai marathon. Tout d'abord, il faut courir après les administrations pour obtenir le précieux sésame qu'est le visa, essentiel pour entrer au Niger. Formulaire à remplir, dossier à constituer... Heureusement, j'ai été bien guidée et conseillée au consulat de Bordeaux, mais j'attends toujours mon passeport tamponné. Puis courir dans les agences de voyage pour obtenir un billet d'avion à un prix raisonnable. De ce côté, j'ai été très nulle car je n'ai réussi à obtenir qu'un vol avec Air France, toutes les compagnies africaines étant complètes (c'est l'inconvénient de partir avec les vacanciers). D'un côté, il s'agit d'un vol direct Paris-Niamey (la capitale) et au moins, je suis à peu près sûre que l'avion du retour va voler...

Cependant, le visa est une condition nécessaire mais pas suffisante, car les autorités exigent également un certain nombre de vaccins. D'où une rapide transformation en poupée vaudou, car même si seuls la fièvre jaune et le choléra sont obligatoires, il faut se protéger contre toutes les pathologies plus ou moins exotiques du pays. D'où re-course entre la pharmacie, le médecin, et l'hôpital. Pour patienter, je me dis que ça me permet de mettre en application mes cours de systématique microbienne, et ce qu'on a pu apprendre en immunologie et production de vaccins. Un grand TP directeur sur quasiment 8 mois dans lequel c'est moi le réacteur biologique... Les avancées pédagogiques en matière d'enseignement n'en finiront jamais de me poursuivre !

Sans oublier bien entendu les visites à la banque, le déménagement, et tout ce que cela implique. Je ne sais plus où donner de la tête but i will survive !

De plus, il faut préparer les bagages. Et faire synthétique, car ils sont limités à 20 kg pour l'avion. La majorité est consacrée à la pharmacie, qui se doit d'être bien fournie pour un périple de 6 mois, avec des médicaments "anti" : "anti"-mal de tête, "anti"-turista, "anti"-biotiques, filtres "anti"-amibes, "anti"-paludisme. Bé oui, il y a du paludisme (ou malaria), au Niger. C'est un pays du groupe 2. C'aurait pu être pire, il aurait pu être du groupe 3. Mais il est tout de même obligatoire de bouffer des médocs pour éviter ce cher Plasmodium falciparum. Et de se protéger pour repousser les anophèles femelles, dame moustique vectrice de la maladie. Donc, d'emporter de solides moustiquaires avec un maillage suffisamment fin, des vêtements couvrants, et tout le nécessaire pour imprégner les tissus d' "anti"-moustiques (encore un). Un bon coup de lance-flammes, ils feront moins les malins !!

En fait, c'est assez stressant. Voire "paniquatoire"... On s'imagine dans les pires situations, entouré d'une armée de parasites microscopiques qui ne rêvent que d'une chose, vous dévorer de l'intérieur (et qui ne s'en priveront pas dès que l'occasion se présentera !). Pour compléter les réjouissances du tableau, il faut ajouter les chiens enragés qui vous fixent dans l'ombre avec des yeux forcéments jaunes et avides, la bave blanche coulant des commissures de leur gueule menaçante. Sans oublier les serpents, scorpions, araignées, cafards, qu'on imagine mortels sinon ça ne serait pas drôle.

Certains recherchent des poussées d'adrénaline avec les sports extrêmes, moi avec des délires paranoïaques, auxquels je n'échappe pas, malgré être déjà partie par deux fois au Sahara... Mais ne vous méprenez pas, je suis super contente de partir ! "Tout va très bien Madame la Marquise", et j'en reviendrai plus que vivante.

InchAllah...

Publicité
Commentaires
Une française au pays des sables
Publicité
Derniers commentaires
Publicité